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COVID Long et « Brain fog » : que peut faire un.e psy, et un.e spécialiste en bio et neurofeedback ?

Dernière mise à jour : 18 janv. 2023


L’ association américaine des psychologues (APA) a publié ce mois un article faisant un point de situation sur les conséquences du covid long pour les individus et propose plusieurs pistes d’intervention( https://www.apa.org/monitor/2022/11/psychologists-long-covid )

En effet les personnes présentant un covid long sont confrontées à de la fatigue, une résistance à l’effort amoindrie, une efficacité cognitive réduite et un impact sur la santé mentale (comme de l’anxiété et de la dépression). Cette situation est parfois nommée « Brain Fog ».

Ainsi 4 mois après la phase aigue d’une contamination COVID, un tiers des personnes continue à présenter des difficultés dans le registre cognitif, cela même pour des personnes ayant eu peu de symptômes en phase aigüe.

Les enfants et adolescents ne sont pas non plus épargnés avec des problèmes de fatigue intense, des troubles du sommeil, de l’anxiété ou encore de la dépression, avec un risque accru de développement des troubles psychotiques. Des problèmes de concentration ont souvent été observés mais on ne peut exclure que ces difficultés aient existé avant même la contamination.

Evidemment, la situation d’isolement social, de stress, due au contexte socio politique de la crise du COVID, a probablement contribué à ce mal-être et amplifié les troubles auxquels enfants et adultes sont confrontés.

Le nombre de personnes affectées à long terme par un COVID long dans le monde pose un problème de santé publique qui expliquent la mise en place de nombreuses recherches dans le monde. L’APA relaie ainsi les recherches menées par Philippe Voruz à l’université de Genève (VORUZ, Philippe et al.Long COVID neuropsychological deficits after severe, moderate or mild infection. 2021. doi: 10.1101/2021.02.24.21252329).

Si plusieurs hypothèses sont formulées sur l’origine de ces dysfonctionnements, il n’y a pas encore d’explications solides et irréfutables sur l’origine biologique de ces problèmes. Il en est de même pour la détermination de marqueurs biologiques permettant d’identifier et de diagnostiquer avec précision les symptômes neuropsychologiques et psychiatriques observés dans le monde entier. Il est vrai que très peu de temps s’est écoulé depuis le début de l’épidémie et que nous ne disposons encore que de très peu de recul.

Néanmoins de nombreuses personnes sont confrontées à des difficultés quotidiennes qui peuvent entraver leur réussite scolaire ou leus performances au travail.

Ainsi en Suisse, certaines personnes se trouvent dans l’incapacité de travailler ou de retrouver leur poste de travail. Les premiers dossiers dans les offices d’Assurance Invalidité ont été déposés. On ne peut que s’inquiéter des coûts économiques et sociaux que pourraient avoir à long terme l’épidémie du COVID : isolement social, souffrances psychiques, échecs scolaires et, plus tard, professionnels. Il est donc important, également en Suisse, de réfléchir à un accompagnement adéquat de ces personnes.

Pour les personnes confrontées aux séquelles du COVID long, la situation est très difficile, car les professionnels de la santé ne sont pas encore en mesure de proposer des solutions précises et immédiates pour « guérir ». Confrontée à des symptômes invisibles, à l’incertitude de leur avenir et à l’imprévisibilité de leurs symptômes, le risque est grand voir leur souffrance encore s’accroitre.

Que peuvent faire les psychologues pour accompagner les personnes en situation de COVID long ou de « Brain fog » ?

- Evidemment s’informer et suivre l’évolution des connaissances sur le « Brain Fog »

- Ne pas oublier de poser la question aux personnes si elles ont été infectées par le COVID !!! (On oublie déjà)

- Orienter (par exemple pour Genève https://www.hug.ch/consultation/covid-long-covid )

- Faire de la psycho-education, en informant les personnes directement concernées de ce que sont les conséquences potentielles du COVID long sur le fonctionnement cérébral

- Se servir des outils d’évaluation psychologique à disposition

- Proposer des exercices de remédiation cognitive (afin de permettre aux personnes de refaire connaissance avec leur mémoire, concentration, langage, ou encore capacité d’organisation ; voire les stimuler)

- Travailler avec d’autres professionnels de santé (médecins, logopédistes, ergothérapeutes)


Et les spécialistes en biofeedback et neurofeedback ?


A notre avis, un spécialiste en biofeedback et neurofeedback peut apporter un accompagnement complémentaire très utile, car il dispose d’outils de mesures permettant d’avoir « une fenêtre » sur le fonctionnement biologique des personnes en temps réel.

Les personnes se plaignent d’accès de transpiration impromptue ? il est possible de mesurer en temps réel, les variations de température de la personne, son rythme cardiaque ou encore son taux de sudation (taux de conduction cutanée). Nous pouvons alors proposer des exercices aux personnes qui leur permettent, en premier, d’appréhender et de comprendre leur fonctionnement corporel puis, dans un second temps, de le moduler.

D’autres décrivent une fatigue « par vague » ou des problèmes de concentration ? Une évaluation par électroencéphalogramme puis l’utilisation d’une base de données normative peut compléter d’autres évaluations. On peut alors proposer des entrainements et exercices ciblés pour tenter d’améliorer la situation.

Actuellement des études pilote en en neurofeedback indiqueraient que le neurofeedback pourrait avoir un impact positif pour les personnes présentant des séquelles neuropsychologiques ou psychiques à la suite d’un COVID.

C’est pourquoi nous pensons que le biofeedback et les neurofeedback pourraient vraiment améliorer la situation des personnes confrontées aux difficultés du COVID long tant au niveau de leur sentiment de bien-être (relaxation, détente) que pour diminuer certains symptômes.


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